Qui est Népal ? Un des artistes montants les plus mystérieux du milieu : on ne connait pas son visage et il apparaît rarement devant la caméra. Il commence à rapper sous le nom de KLM, qu’il utilisera ensuite seulement comme nom de producteur. Il a également porté le nom de Grandmaster Splinter pour trois medleys sortis entre 2012 et 2014. Népal, c’est le nom qu’il utilise habituellement, pour rapper. Il fait aussi partie d’un petit crew nommé Les Gars Laxistes, un groupe de vidéastes avec lequel il réalise quelques clips.
C’est à Népal que l’on doit le premier « John Doe ». Il sort en 2014 son premier projet : 16 par 16, dont le remix arrive quelques mois plus tard, pour noël. Il clippe ensuite quelques titres du projet et sort de nombreux inédits sur la chaîne de la 75ème session avant de dévoiler en milieu d’année 2016 un double EP : 444 nuits. De nombreuses personnes commencent alors à connaitre cet artiste, qui reste pourtant toujours dans l’ombre.
On le retrouve ensuite sur Cyborg, l’album surprise de Nekfeu, avec le désormais célèbre morceau « Esquimaux ». Là encore, c’est un très gros coup de projecteur pour Népal. Quelques semaines plus tard, accompagné de son fidèle ami Doums avec qui il forme le groupe 2Fingz, il dévoile « One Punch Man », le second extrait de La folie des glandeurs part.2. On a pu le retrouver le 10 mai dernier sur « Ennemis » pour le projet Focus vol.1 de Di-Meh, puis fin juin sur « Lucy » avec Lomepal et Doums. Enfin on le retrouve début août en tant que KLM avec « Slow Mix ». Un mois plus tard, il annonce la sortie d’un nouveau projet qui sortira durant la 445e nuit après le projet précédent.
445e Nuit sort donc le jeudi 21 septembre à 22h. Encore une fois, le projet est en téléchargement gratuit, et ça, c’est important. L’EP s’ouvre avec « Niveau 1 » puis enchaine avec « Maladavexa », des morceaux bien kickés qui offrent un avant-goût efficace et nous rappellent le niveau de Népal. Les titres suivants sont plus calmes, certains sont assez relaxants. Le flow utilisé est différent de celui dont on a l’habitude. Dans « Kodak White » il est très mélodieux, dans « Insomnie » le refrain est semi-chanté : c’est un nouveau style auquel Népal s’exerce. « Deadpornstars » avec Doums son acolyte de toujours et « Jugements » avec 3010 sont les deux featurings du projet. Ils sont bien choisis, fonctionnent bien et ajoutent de la diversité à l’EP.
Contrairement aux autres rappeurs dont on connait le visage, ou du moins l’apparence physique, on ne peut pas visualiser mentalement Népal en train de performer quand on écoute sa musique. Son rap laisse cours à l’imagination et nous oblige à nous intéresser plus à la performance de l’artiste qu’à sa personnalité ou son personnage. Le style général de 445e nuit est bien différent de celui de 444 nuits. Les prods ont elles aussi bien changées, elles présentent de nouvelles sonorités et font évoluer l’atmosphère créée par les anciennes. Le projet est musicalement très intéressant. Népal a osé de nouvelles choses qui fonctionnent plutôt bien, certes ces initiatives sont surprenantes au départ mais montrent au final une réelle évolution et ne présagent que du bon.